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La place Pierre-Gilles de Gennes dans la ville qui l’a vu grandir, Barcelonnette.
Photo : Twice25 et Rinina25 (CC-BY 2.5)
Pierre-Gilles de Gennes s’est éteint
“Un monsieur très gentil”

Le 10e français à avoir obtenu le Prix Nobel de Physique s’est éteint à l’âge de 74 ans, le 18 mai dernier. François Fillon, premier ministre, a évoqué une « personnalité généreuse » à qui il exprime sa reconnaissance. Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche s’est quand à elle déclarée « profondément attristée », tout comme Nicolas Sarkozy, qui fait état de sa « grande tristesse ». Bernard Kouchner, qui l’a bien connu, se souvient avec émotion d’un homme « généreux ». « Son décès crée un vide », déclare l’Institut Curie, où le scientifique avait un bureau. Ses anciens voisins parlent d’« un monsieur très gentil » et expliquent leur surprise : « il n’était pas vieux pourtant » tout en ajoutant avec un certain fatalisme : « c’est la vie ».
On notera avec une pointe d’amertume l’absence de réaction de la part de l’empire du Japon, qui lui doit pourtant sa fortune industrielle : que seraient Nintendo, Seiko ou Sharp si Pierre-Gilles de Gennes et ses équipes avaient breveté la technologie des cristaux liquides ?
Anne-Marie de Gennes, la veuve du physicien, qui tient le restaurant Le boudin sauvage à Orsay - rendez-vous des gastronomes et des chercheurs -, se rappelle avec émotion : « lorsqu’il vous explique quelque chose, même dans un domaine auquel vous n’entendez rien, vous finissez par vous sentir intelligent ». En effet, il savait se mettre au niveau de son auditoire. Devant une assemblée de cuisiniers, il n’hésitait par exemple pas à comparer les polymères fondus à « un plat de nouilles enchevêtrées ». Pour des maraichers, il comparait les matières plastiques à « des panniers remplis de pommes et qu’on secoue ». À son garagiste, il expliquait qu’« un élément important de la formation à 15 ans consiste à travailler dans un garage pour y apprendre de la mécanique mais aussi les rapports humains ». Aux couturières, il racontait volontiers « Quand je vois un écheveau bien enchevêtré, je me dis qu’il serait bien de trouver un fil conducteur ». Georges Charpak, prix Nobel lui aussi un an plus tard, se remémore un merveilleux pédagogue « une espèce de commis voyageur qui allait dans les lycées faire des conférences aux élèves ». Il pouvait cependant avoir des mouvements d’humeur, comme lorsqu’il expliquait à Futura-Science qu’« Il y aura toujours des jeunes qui se demandent pourquoi les pommes tombent [...] ».
Découvreur insatiable, il avait orienté ses recherches sur les matières plastiques : « Lorsqu’on casse une règle en Plexiglas transparent, on voit la matière blanchir à l’endroit de la fracture » observait-il. Il passait sans doute des heures entières à faire exploser les bulles du papier d’emballage dit "à bulles".
Homme de cœur, homme d’honneur, il a soutenu les causes les plus désespérées : le traité constitutionnel européen, Claude Allègre, Jean Tibéri ou encore Jean-Pierre Chevènement.

Sportif, il grimpait dans les Alpes, dévalait les rivières en kayak, faisait de la randonnée et de la planche à voile.
Promené au Louvre dès son plus jeune âge, il était profondément marqué par la culture du beau. Amoureux de peinture et de dessin, il ne lachait pas son carnet de croquis. « Lors d’un récent voyage en Italie, j’ai réalisé une cinquantaine de dessins » confiait-il dans une interview.
Tenté brièvement par la comédie, il incarne un cocher dans le film "Les Palmes de M. Schutz" de Claude Pinoteau, le légendaire réalisateur de "La Boum", film qui évoquait la vie de Pierre et Marie Curie. Connu pour sa simplicité et son humilité, il ne s’est pas fait remarquer par des caprices de stars et ne s’est pas vexé d’être mis en concurence avec son collègue Georges Charpak, qui joue lui aussi le rôle d’un cocher dans le film.

On ne regrettera qu’une chose, que la vie ne lui ait pas laissé le temps d’enregistrer un disque.


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Régis Chauvain
Notre correspondant scientifique en France


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