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Ces simples billes de sucre peuvent sauver des vies humaines
Photo : © Trombax
Si ça ne fait pas de bien, ça ne fera pas de mal. Enfin faut voir.
L’homéopathie peut sauver des vies

Le principe de l’homéopathie semble, de prime abord, complètement absurde. L’hypothèse de départ est de comparer les symptômes d’une maladie donnée aux effets de certains poisons, et d’administrer une dose infrainfinitésimale de ces poisons au patient dans l’espoir que le poison agira comme un vaccin, éduquant les anticorps à se mobiliser contre la maladie. Par exemple si l’intoxication au plomb provoque un état d’asthénie généralisée, alors on peut soigner la fatigue passagère en faisant consommer un dérivé du plomb aux souffrants. C’est à peu près aussi idiot que d’enduire les automobiles de métal oxydé pour les prémunir des accidents de la route.

Bien entendu, il ne serait pas légal de donner un véritable poison aux patients, alors ce poison est dilué un grand nombre de fois, c’est à dire que l’on commence par diluer une quantité négligeable de la substance active dans de l’eau, puis que l’on prend une quantité négligeable de la solution obtenue afin de la diluer à nouveau dans de l’eau, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il existe peu de chances qu’il persiste la moindre trace du produit dilué dans ce qui reste. Certains scientifiques disent même qu’il ne reste strictement rien, mais cette opinion est contestable, d’une part parce que le nombre de dilutions n’est pas toujours très élevé, et d’autre part parce que les molécules ne se diluent pas : une seule molécule, même soumise à une infinité de dilution, finira toujours par se trouver quelque part. Évidemment, ce "quelque part" a toutes les chances d’être la part de la solution qui n’est pas conservée.
Le produit final des manipulations de dilution n’est généralement pas consommé sous forme liquide mais sous la forme de billes de sucre.
De nombreux soutiens de l’homéopathie ont tenté de justifier théoriquement l’efficacité de cette médecine, avec notamment la célèbre théorie de la « mémoire de l’eau » qui a valu à son auteur, le docteur Jacques Benveniste, de recevoir deux prix iGNobel et de perdre son emploi à l’INSERM.
L’homéopathie est pourtant extrêmement populaire auprès du grand public et a même les faveurs des pouvoirs publics, en France notamment, où les médecins peuvent pratique l’homéopathie comme spécialité réglementée et où certains médicaments sont remboursés. Il faut dire que le plus puissant laboratoire du domaine, au niveau mondial, est la société française Boiron.
De nombreux scientifiques, les unions rationalistes, les sceptiques et autres zététiciens s’insurgent régulièrement contre la place qu’occupe l’homéopathie en France, alors même que cette forme de médecine relève notoirement du canular. Ils ont bien tort !
En effet, rien de plus inoffensif qu’un médicament sans principe actif.
En France, outre les ordonnances de complaisance et l’auto-médication, qu’encourage parfois l’industrie pharmaceutique, et outre les erreurs de diagnostic, des accidents sont causés chaque année par les difficultés des patients, notamment âgés, à suivre correctement les ordonnances médicales, et cette tendance a empiré avec les médicaments génériques dont les emballages sont souvent difficiles à distinguer. On estime ainsi que moins d’un tiers des ordonnances sont respectées à la lettre.
Le philosophe écologiste Ivan Illich a évoqué le caractère parfois contre-productif de la médecine, qui soigne parfois si bien ses patients que ceux-ci, pour reprendre le bon mot du cuisinier Fernand Point, finissent par « mourir guéris ». Les médecins, eux-mêmes, mettent parfois un point d’honneur à prescrire une ordonnance même lorsqu’il faudrait qu’ils admettent ne pas comprendre un cas, et cette fierté mal placée, souvent encouragée par les patients, peut avoir des conséquences néfastes. Par ailleurs, les médecins sont extrêmement bien formés aux pathologies, mais beaucoup moins aux traitements et à leur actualité. Le premier problème dans le domaine est peut-être l’appétit insatiable du public qui veut toujours plus être rassuré, soigné, et qui traite bien souvent le médicament comme un bonbon que tout médecin se doit de prescrire. « Je sais que mes patients ne peuvent pas toujours entendre des phrases telles que "vous serez guéri dans deux jours" si je ne rajoute pas ensuite "je vais tout de même vous prescrire un sirop". » explique le docteur Philippe V*, médecin libéral en Île-de-France. La pression pour se faire prescrire abusivement des antibiotiques est si forte que les autorités sanitaires ont dû produire des publicités pour en déconseiller l’usage. En effet, cette classe de médicaments qui a fait progresser l’espérance de vie humaine de près de quinze ans n’est pas pour autant une panacée et voit son efficacité décroître à mesure que le public en abuse.
Si le grand public était éduqué et n’avait pas une approche affective et irrationnelle de la médecine, les médecins n’auraient sans doute pas besoin de recourir à des prescriptions fantaisistes ou symboliques pour soigner les affections bénignes ou imaginaires. Tant que cela ne sera pas le cas, l’homéopathie se justifiera. Il y a bien sûr dans cette affirmation un biais logique : une médecine irrationnelle ne participe pas à l’éducation du public en matière médicamenteuse.

Bien entendu, l’homéopathie n’est pas sans danger : il arrive que la trop grande confiance que certains placent en elle comme le manque de discernement dont font preuve certains homéopathe, pourtant formés à la médecine générale, retarde ou empêche des traitements urgents dans le cas de maladies graves. La plupart des gens, heureusement, n’ont confiance en l’homéopathie que jusqu’à un certain point et ne s’y fient que lorsque leur existence n’est pas menacée. Les médicaments homéopathiques qui rencontrent le plus grand succès sont ceux qui soignent les affections les plus négligeables.
Il faut par ailleurs savoir que certains médicaments rattachés par erreur à l’homéopathie relèvent en fait plutôt de la phytothérapie et ont donc potentiellement un effet sur les patients, le cas le plus fréquent étant les « huiles essentielles », des concentrés d’essences de plantes dont certains peuvent provoquer des problèmes cutanés ou nerveux lorsqu’elles sont employées pures.
Enfin, il peut arriver que des rixes qui opposent partisans et détracteurs de l’homéopathie prennent une tournure violente, causant des blessures qui nécessitent alors de véritables soins et de véritables traitements médicamenteux.


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Jenny L. Voight
Spécialiste des souris


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