L’utilité publique menacée ?
Les scandaleux détournements du financement de la recherche

En épluchant des centaines de milliers de pages de rapports d’activité et d’études scientifiques, un chercheur est arrivé à une conclusion sans appel : la très large majorité des fonds alloués à la recherche est détournée de son objet et affectée à des projets qui sont loin de pouvoir être qualifiées «d’utilité publique».

Harvey K. Bella, chercheur indépendant dans le Minnesota, affirme qu’il y a quelque chose de pourri au royaume de la science, et que la phénomène est loin de ne concerner que son pays. À son tour, il a produit un rapport de plus de deux mille cinq cent pages intitulé "Science against humanity", qu’il diffuse sur son site web personnel, car aucun éditeur ne s’est montré intéressé à l’idée de le publier : « J’ai reçu de nombreux soutiens officieux, mais personne n’a eu le cran de sortir mon livre : trop sulfureux, les enjeux sont trop énormes, le prix à payer est exorbitant et peu de gens sont disposés à sacrifier leur carrière, leur vie de famille et peut-être même leur vie pour faire connaître une vérité qui risque de plonger le monde dans un abîme de perplexité ». Et Harvey Bella sait de quoi il parle : son épouse l’a quitté, avec ses enfants, il a perdu son travail et vit des subsides sociaux dans un bungalow crasseux. « Parfois, j’aimerais tout laisser tomber », explique-t-il avec mélancolie lorsqu’il cesse pour un instant de travailler et qu’il considère avec lucidité la tragédie pathétique et sordide qu’est devenue son existence « je ne pense pas qu’il me tueront... », précise-t-il, avant d’ajouter « Il leur est bien plus utile de me ridiculiser et de m’utiliser comme exemple. Il existe d’autres manières de tuer un homme que de lui ôter la vie ».
Chez Scientists of America, nous ne sommes pas du genre à céder aux méthodes d’intimidation de l’industrie, c’est pourquoi nous osons transmettre ici ce que nous avons appris. Si vous choisissez d’en faire de même à votre tour, ce sera à vos risques et périls.

Ce qui a mis la puce à l’oreille d’Harvey Bella, c’est une étude publiée dans Science Translational Medicine où une équipe de l’Université de médecine de Cornell affirmait être sur le point de finaliser un traitement génétique pour sevrer les souris de la nicotine. Combien a coûté cette recherche ? Des millions de dollars. Et combien coûtera la mise au point du traitement ? D’autres millions.
Harvey Bella, lui-même fumeur depuis des décennies, aimerait perdre cette addiction, mais aucun médecin, aucun chercheur, ne semble vraiment déterminé à l’aider. Et voilà qu’il apprend que les fonds publics, auxquels il contribue en payant ses impôts, sont affectés à assister des souris dans leurs efforts de sevrage tabagique ! Troublant, mais l’incident est loin d’être isolé : chimpanzés, rats, chats, chiens, et même mouches drosophiles semblent prioritaires aux humains dans toutes les recherches qui sont menées sur les addictions, les cancers, les troubles de l’érection ou même les allergies provoquées par les produits cosmétiques. Ce sont des milliards, au bas mot, qui sont détournés chaque année par ce système, et ceci dans un climat d’indifférence médiatique plus qu’inquiétant.

Ce scandale, car ç’en est un, doit absolument cesser, et Scientists of America s’associe à Harvey Bella dans sa lutte pour que les humains redeviennent une préoccupation prioritaire pour les chercheurs.
« Charité bien ordonnée commence par soi-même », rappelle Bella à juste titre.

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