Le téléphone portable libère l’homme des contraintes habituelles de la communication, lui permettant de faire plusieurs choses à la fois.
Photo : © Martin Allinger - Fotolia.com
Des arguments scientifiques au secours de la modernité
Trois bonnes raisons de s’équiper d’un téléphone portable
Certains individus résistent à la tentation du téléphone portable. Par anti-modernité, par manque de moyens ou par snobisme, ils se méfient de cet engin pourtant si pratique. Face au brusque ralentissement de l’augmentation du nombre de personnes équipées, l’industrie s’inquiète, à juste titre. C’est à la science que revient la tâche d’expliquer, avec pédagogie, que le téléphone portable est loin de n’être qu’un jouet et peut rendre de nombreux services parfois inattendus.
1. Les soupçons de rapport entre le téléphone portable et les cancers du cerveau étaient exagérées.
Une statistique officielle finlandaise récente a établi que les personnes qui utilisent un portable depuis plus de dix ans ne sont que 40% plus nombreux à être victimes de tumeurs au cerveau du côté où ils tiennent leur mobile. Les dégâts sont donc bien moindres que ne l’avaient annoncé les catastrophistes de tout poil d’autant que les résultats de cette étude sont douteux puisqu’ils n’ont pas été reproduits en laboratoire sur des rats.
Quand à l’étude suédoise qui démontre que les émissions radio des portables détruisent purement et simplement des cellules des cerveaux de nos adolescents et provoqueront chez eux, à terme, un syndrome de sénilité précoce, elle relève de l’irresponsabilité, car préfère-t-on que les jeunes se droguent, à effets secondaires équivalents ? Restons sérieux.
Sans aller jusqu’à prêter au téléphone portable des vertus médicales, nous pouvons aussi nous souvenir de toutes les vies que sauve le portable : un automobiliste encastré dans son véhicule et incapable de bouger mais qui par chance a toujours son téléphone dans les mains peut appeler les secours. Un piéton agressé par des voleurs de portables peut s’en tirer en leur donnant son téléphone, mais comment ces agresseurs réagiraient-ils s’il disait « Je n’ai pas de téléphone » ? Il y a fort à parier que l’affaire se terminerait mal. Les exemples ne manquent pas.
2. Le téléphone portable rend nos interlocuteurs hyper-disponibles.
Autrefois, lorsque quelqu’un n’était pas à proximité, on peinait à entrer en contact avec lui. Pour pallier à ce problème, des moyens de communication à distance ont été inventés : le courrier, tout d’abord, puis le télégraphe, le téléphone fixe, les réseaux télématiques, etc., jusqu’à aboutir au téléphone portable.
Depuis la fin des années 1990, nous pouvons apprécier les services qu’apporte cet engin qui interdit à quiconque de disparaitre dans la nature. Plus de raisons de patienter, lorsque l’on appelle quelqu’un, il doit répondre tout de suite, au coup de sifflet, au rugissement de lion ou aux mesures d’une chanson de Britney Spears qu’il aura choisi comme sonnerie personnalisée. Puisque le téléphone le suit partout, il ne peut plus dire « je n’étais pas chez moi ». Dans ces conditions, le temps de travail des employés, notamment des cadres, peut être discrètement augmenté en toute légalité, car si ces derniers ne sont rémunérés que pour leur présence effective de 35 heures sur leur lieu de travail, il reste possible de les joindre lorsqu’ils sont en train ou en voiture, le week-end, en soirée, etc., ce qui augmente d’autant la productivité de l’entreprise et efface les frontières psychologiques qui séparent le bureau de la maison, rendant l’activité professionnelle totalement omniprésente dans l’esprit du salarié. Ce dernier, vivant sous une sorte de perfusion communicationnelle, ne connait alors plus qu’une angoisse : celle de perdre son emploi — perte qui se traduirait par une rupture du flux communicationnel. Ce stress, ainsi que l’a démontré le laboratoire de R&D du syndicat des grands actionnaires, permet d’abaisser d’environ 17% le pouvoir d’achat des travailleurs sans que ceux-ci osent trouver à y redire. On voit les services que le téléphone portable apporte à l’économie de marché.
La pilule contraceptive avait rendue la femme moderne sexuellement disponible à tout moment, provoquant l’éclosion d’un véritable vent de « liberté sexuelle » sans précédent. Le portable est en train de rendre le salarié communicationnellement disponible pour son employeur de la même manière, ce qui augure d’un nouveau stade dans l’évolution du libéralisme économique.
À ceux qui poussent des cris d’orfraie sur le thème des menaces sociales et philosophiques que fait peser cette utilisation du portable, rappelons trois faits bien connus. Le premier, c’est qu’il vaut mieux avoir un mauvais salaire que pas de salaire du tout. Le second, c’est qu’avec ce qui se passe de nos jours (terrorisme, pédophiles), on est bien content de pouvoir être joint partout et de pouvoir surveiller ses enfants à distance. Pour finir, on sait que grâce au portable on peut à tout moment prévenir son conjoint qui fait des courses que l’on manque de papier-wc.
3. Le téléphone portable nous débarrasse des parasites estivaux
Rien n’est plus agréable, l’été, que de prendre ses repas à l’extérieur. On savoure le melon ou la pastèque, les abricots et les pêches, les crudités, les grillades, le tout accompagné d’un cola ou d’un verre de vin... Mais voilà, un parasite peut venir tout gâcher : l’abeille. Malgré leur bonne réputation, les abeilles sont des animaux particulièrement désagréables du fait de leur piqure extrèmement douloureuse. Or on ne peut exterminer leurs ruches avec des aérosols insecticides, comme on le fait avec les guêpes, car les abeilles sont généralement domestiques, c’est à dire que leurs ruches sont la propriété des apiculteurs qui élèvent ces insectes dans le but de leur faire produire du miel.
Tout cela, vous le savez bien, mais vous direz-vous, quel rapport avec le portable ? C’est simple : deux chercheurs allemands de l’université de Koblenz-Landau sont en passe de prouver que c’est le téléphone portable qui, en leur faisant perdre leur sens de l’orientation, rend ces ennuyantes buttineuses incapables de retrouver le chemin de leur ruche, provoquant à l’échelle mondiale un syndrome dit « de l’effondrement des colonies d’abeilles ». Depuis la découverte de ce phénomène, vers la fin des années 1990, le nombre de ruches désertées ne cesse d’augmenter. On estime en fait que la population mondiale des abeilles a diminuée d’au moins 70% en dix ans. Et rien ne prouve que le phénomène ne touchera pas d’autres parasites tels que les bourdons qui ne piquent pas mais dont le voisinage n’est pas agréable pour autant. Une manière écologique de se débarrasser des insectes qui nous empoisonnent l’existence.
Ce sont pourtant certains écologistes radicaux qui, à l’écoute d’une telle nouvelle, prennent un air grave et citent Albert Einstein : « si les abeilles venaient à disparaitre, l’humanité n’aurait plus que quatre années devant elle »... Pourtant, pas de raison de s’inquiéter puisqu’il a été depuis démontré que cette phrase était apocryphe, c’est à dire, qu’elle n’a peut-être jamais été prononcée par Albert Einstein. Rappelons au passage qu’Albert Einstein était physicien et non expert en sciences de la vie.
Mais et le miel, me direz-vous, comment allons-nous nous procurer du miel si les abeilles disparaissent définitivement ? Rien de plus facile ! Il suffira d’acheter cette agréable substance dans les pays où les gens n’utilisent pas de téléphone portable, par exemple en Corée du Nord ou aux îles Kergelen. Et si cela se révélait impossible, rappelons que le miel peut avantageusement être remplacé par du sirop d’érable, par la mélasse de betterave ou de canne à sucre ou encore par du miellat de pucerons.
En conclusion, on peut constater que la diffusion du téléphone portable a bien plus d’avantages que prévu, il serait donc dommage de bouder cet outil formidable.

Envoyez cet article à un ami

Impression de cet article
Violet Wolker
Sans conteste l’une des personnalités les plus brillantes de sa génération