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Le sujet qui n’est plus soumis à l’odeur du tabac recouvre le goût et l’odorat, ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle... Parfois, il serait préférable de ne pas savoir.
Photo : © Andrey Khrolenok - Fotolia.com
En recouvrant le goût et l’odorat, les consommateurs changent d’attitude
La fin annoncée du tabagisme est une catastrophe économique

Les nouvelles lois contre l’interdiction de fumer dans les lieux publics entrainent une érosion certaine du nombre des fumeurs, impliquant une dépression du marché du tabac ainsi que, sur un plus long terme, des marchés du cancer et des maladies cardio-vasculaires. Mais ce n’est pas tout. Les conséquences économiques néfastes de ce phénomène dépassent de loin les prévisions les plus pessimistes, car une donnée n’avait pas été prise en compte : en recouvrant les sens du goût et de l’odorat, les consommateurs se montrent plus sensible au manque de qualité des produits industriels.

La rumeur est venue du « monde de la nuit », car les clients des discothèques, où la consommation de tabac est strictement défendue depuis le 1er janvier 2008, ont remarqué un fait perturbant, dès l’entrée en vigueur de la loi : ces lieux de danse et de convivialité ont une odeur. Une très forte odeur de sueur, une odeur persistante de tabac froid (les murs, les meubles et les moquettes contiennent le souvenir de décénies d’enfumage), et puis quelques autres réminiscences olfactives de l’historique des lieux : verres d’alcool renversés, détergents industriels mal dosés et parfois même, d’écœurants souvenirs de vomissements.
Privés de l’omniprésente odeur du tabac, les gens sont à nouveau capables de connaître l’odeur véritable de leur environnement. Certains craignent d’ores et déjà que cela ne nuise à la fréquentation de certains lieux, notamment les discothèques.
Les dégâts ne s’arrêtent pas là. Le domaine de la restauration est, par exemple, touché par l’interdiction de fumer dans les lieux publics, car la clientèle des restaurants, privée de la fumée de tabac, peut sentir véritablement l’odeur des plats et connaître leur goût de manière bien plus fine qu’elle ne le pouvait auparavant. Il en résulte une logique désaffection des clients pour les plats qui, derrière une grossière odeur flatteuse, masquent une composition gastronomiquement douteuse. On peut prendre l’exemple des pizzas. Souvent mal cuites et réalisées à base d’ingrédients de dernier choix (champignons congelés, fromage gras et fades, topping à base de tomates vertes sucrées et recolorées, etc.), les pizzas de la restauration étaient jusqu’ici flattées par un « arome pizza » créé chimiquement et qui contient, pour un nez et un palais altérés, tout ce qu’on attend d’une bonne pizza : fumet de feu de bois, pain bien cuit, huile d’olive et ingrédients frais et savoureux. Sans la perturbation des sens induite par l’atmosphère tabagique, le caractère suspect de ce type d’aliments chimiquement flattés apparaît assez distinctement pour la plupart des consommateurs.
On constate aussi que, privés de l’odeur du tabac, les clients des restaurants s’avèrent moins friands des nourritures très sucrées ou très salées, des aliments frits (notamment dans des « graisses trans », peu coûteuses et dénuées de qualités diététiques telles que l’huile de palme) et des viandes grasses. Leur consommation de légumes cuits à la vapeur a, inversement, tendance à augmenter. Or comme le sait chaque restaurateur, ce n’est pas avec des légumes que l’on fait du chiffre.
La propension des anciens fumeurs à manger trop pour compenser la carence en nicotine permettra un temps de limiter la casse, mais que se passera-t-il ensuite ?

L’industrie — et pas seulement la seule industrie agro-alimentaire — craint que le mouvement s’étende, à terme, aux aliments destinés à la consommation domestique, mais aussi que les odeurs des produits ménagers voire même celles des parfums de corps ou d’agrément lui deviennent insupportables. Le cas des diffuseurs de parfums domestiques et autres bougies odorantes était un exemple brillant de symbiose industrielle (le fameux « win-win » qu’évoquent les économistes) : ils permettaient de rendre supportable l’odeur de la fumée de cigarette qui permettait à son tour d’atténuer les désagréments liés aux parfums.
On aurait pu souhaiter que le ministère de la santé mesure les conséquences de son action contre le tabagisme. L’industrie, sinistrée, peut légitimement réclamer une compensation financière et doit à présent mobiliser ses équipes de recherche et développement à la mise au point de solutions permettant de diminuer les sens du goût et de l’odorat chez les consommateurs.


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Sheila K. Rappaport
Dermatologue le jour, journaliste scientifique la nuit


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